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Voici un petit poème musical... même mes vieilles partitions familiales me poussent à jouer avec les mots.

Ré-partition

 

 

 

 

Vos soupirs sont la clé de mes silences

Quand sur le sol je glisse, je m’accroche.

Alors, pour ne pas perdre le rythme, je m’élance

Et, crescendo, vers votre do je m’approche.

 

Je touche, me laisse porter, je parcours vos accords,

Vos variations inattendues affolent mon habileté.

Je m’harmonise avec l’instrument, je fais corps,

En cadence, je me coule dans le jeu avec agilité.

 

Puis il me faut tourner vos pages, infinie précaution

Pour ne pas effriter le papier moisi, par l’âge dévoré,

Jauni, à demi effacé, sauvé par la seule émotion

De titiller les partitions antiques d’un artiste ignoré.

 

Car si dociles ou peu faciles soient le do, le fa et le si,

Si peu similaires soient les airs que je distille et assimile,

Quand je m’affole après les bémols, j’oublie tous mes soucis

Et quand je biaise avec les dièses, tout devient enfin facile.

 

Pour ce petit poème aux apparences trompeuses, je tiens à préciser que je n'ai jamais fait la tapineuse au sens strict (pour ne pas dire propre) du mot. Le jour où je l'ai écrit, je faisais une séance de dédicace au Leclerc de La Rochelle et il n'y avait pas grand monde. J'étais donc seule à attendre le client, évidemment cela m'a inspiré. Voici ce que cela a donné :

 

 

LA TAPINEUSE

 

J’affûte mes armes fatales

Et comme une fleur déploierait ses pétales

Pour attirer l’abeille butineuse

Je me prépare à faire la tapineuse.

Je farde mes yeux de biche

Tant pis si c’est trop, je m’en fiche.

Je décoche mon sourire de cannibale,

Camouflant mon haleine de chacal

Sous un café bien tassé

Je suis enfin prête à tout casser.

Ma voix se fait moelleuse comme une chouquette,

Mon talon s’agite lentement sur la moquette.

Mon Dieu que je suis heureuse

J’aime ce que je fais, je suis racoleuse.

Je vends du bonheur, de l’illusion,

Je n’y vais pas par 4 allusions

Pour emmener le client loin du réel.

Avec moi il oublie tout mais reste fidèle

Car s’il tourne la page,

Il n’est reste pas moins sage

Et si de ses soucis je le délivre

Ce n’est qu’en lui vendant mes livres

Ce petit poème humoristique date d'il y a une bonne dizaine d'années. Drôle d'idée de regarder son miroir, quand on a une bille de clown comme la mienne... J'ai préféré rire que pleurer en me regardant en face, et écrire quelques rimes pour conjurer le sort.

MIROIR

 

 

 

 

Oh, maudit miroir infidèle

Pourquoi ne me dis-tu point

Que je suis la plus belle

Même quand tu me regardes de loin ?

 

Il est vrai que ce n’est pas de ta faute

Si mon visage est affreux

Je devrais porter un casque d’astronaute

Pour ne plus voir cette erreur des dieux

 

Tel un Picasso difforme

Je me regarde, perplexe

On dirait un tableau un tableau informe

Il y a de quoi faire des complexes

 

Certes, mes lèvres sont pulpeuses

Mais laissent, à l’ouverture de bouche

Apparaître quelques dents hideuses

Comme un piano à qui manque une touche

 

Mon nez, ma foi, n’est pas trop épaté

Mais pourtant percé de points noirs

Et si long que je n’en suis point flattée

A mon plus grand désespoir

 

Quant à mon regard, au demeurant sans expression

Il rappelle un peu celui du la vache stupide

Qui regarde passer le train, sans passion

L’âme éteinte et les yeux vides

 

Et quand je tente un piètre sourire

Le tableau se fendille de rides

C’est triste à dire, mais ce sera de pire en pire

Lorsque s’égraineront les feuilles de l’éphéméride

 

Heureusement, miroir de poche

Que tu ne reflètes que mon visage

Car le reste est tout aussi moche

Le temps a fait bien de ravages

 

Je pense que je vais bientôt te remplacer

Par un autre à l’image déformante

Alors peut-être cesserai-je de grimacer

Et trouverai-je ma caricature un peu moins démente.

Bon, je reconnais que ce petit poème peut paraître, au premier abord, un peu grivois, mais il ne faut pas se fier aux apparences. J'espère qu'il vous plaira !

POEME CRU POUR FEMME CUITE

 

 

Je suis soule, le vin me tourne la tête

Mes pensées s’étiolent mais jamais ne s’arrêtent.

La musique se fait douce et langoureuse

Je me sens l’âme d’une dévoreuse.

Le saxo balance de la sensualité

Et moi je perds le sens des réalités.

Je te regarde, je te mange

Le vrai, le faux, tout se mélange.

Ta langue s’attarde sur le bord

C’est beau, c’est bon, c’est très fort.

Ta bouche avide s’entrouvre

Je la désire, la devine, la découvre.

Je goutte les noisettes, les boules fondent

Elles sont douces, bonnes et bien rondes.

Leur goût se transforme

Se fond, ruisselle et se déforme

Puis dans ma gorge, doucement s’écoule

Hum, que c’est bon d’être soule !

Fais-moi goûter ta chantilly et sa banane

Que je les lèche, les croque, les profane.

Ensuite, si jusqu’à ma coupe tu te déplaces

Tu pourras toi aussi goûter les parfums de ma glace.

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